dimanche 1 décembre 2013
Le Château du Nideck
Historique du burg
C’est une intense activité volcanique, qui il y a 250 million d’années forgea les éperons de rhyolite, sur lesquels coule l’une des plus célèbres cascades des Vosges. Dans ce décor au caractère si particulier naquirent bien des passions et des légendes... Situé à près de 534 mètres d’altitude, le château du Nideck est à l’extrémité d’une crête, surplombant la vallée de la Hansel. Ce dernier, est en réalité un complexe castral en regroupant deux. Il apparaît que ces deux édifices nettement distincts, ont été construits à un siècle d’intervalle. (cf .partie architecture)
Le château du Nideck inférieur est vraisemblablement commencé dans la première moitié du XIIIe siècle. A la faveur du Grand Interrègne (1250-1273) de nombreux chantiers de châteaux sont démarrés dans le secteur par l’évêque de Strasbourg. En effet ces lieux revêtent une importance stratégique capitale (contrôle de la vallée), alors que le prélat est parti prenante dans le conflit de succession des Dabo-Eguisheim. Malgré cela la construction présente de nombreuses traces témoignant d’un arrêt brutal du chantier vers le milieu du siècle, il est à ce jour inexpliqué. Confié au landgrave de basse Alsace, ce dernier entreprend de finir le chantier et de démarrer l’édification d’un deuxième burg plus vaste avec un logis seigneurial plus conséquent. Il choisi de le bâtir sur l’éperon rocheux voisin. Une basse cours cernée de murs reliait autrefois les deux châteaux.
Dès lors le château passe de mains en mains, de familles de sénateurs strasbourgeois. Son coût d’entretien important et le manque d’intérêt de ces dernières familles à posséder un pareil château les conduisirent à le fractionner en multiples propriétés au XIVe siècle qu’elles vendaient au premier petit chevalier brigand venu. Très rapidement les querelles s’enchainent entre copropriétaires, de plus des taxes sont impayées à l’évêque par un habitant dénommé Thomas Megde. Tout cela fini par lasser le prélat qui place un nouveau seigneur à la tête du château, un certain André Wyrich qui ne tarde pas à ce comporter en félon. S’alliant avec les armagnacs il s’attire les foudres de ceux qui l’on placés là. Le burg est assiégé par les Strasbourgeois en 1448. Le châtelain fait volte face, néanmoins la ville fut clémente avec lui et lui laissa le château. Son repenti de circonstance et peu sincère amena la ville à ré-assiéger le Nideck peu de temps après.
Le Nideck est ensuite la propriété de la famille de Müllenheim qui dans sa quête de contrôle du massif dans son conflit avec les Zorn accumule les forteresses et les entretiens peu. En 1636 alors que la guerre de trente ans ravage l’Alsace, un incendie détruit les bâtiments à jamais abandonnés.
Architecture et vestiges
Observons les deux constructions, séparées d’une basse cour, l’une après l’autre. Celle du haut, présente un fossé et un mur dit ‘’ bouclier ‘’. Attenante à la tour on trouve de maigres vestiges de ce qui était autrefois le logis seigneurial. Les ruines du bas montrent un donjon carré qui protège un logis exigu. La partie basse date du milieu du XIII` siècle, alors que l'autre construction, fut édifiée début du XIVème. De bas en haut le château se divise ainsi en trois plateformes.
La première en arrivant depuis la cascade comporte le plus ancien des donjons. Ce dernier plutôt étroit (mais accessible), présente des murs épais et ne laisse subsister qu’une surface au sol d’environ 9m2. Il ne s’agissait en rien d’un lieu de vie. En observant la maçonnerie on constate des différences de taille de pierre entre le haut et le bas du donjon. En bas de belles pierres à bossages (finement taillées) en bas, alors que la partie supérieure des blocs hétéroclites grossièrement assemblés. Tout ceci semble indiquer une interruption des travaux.
La deuxième terrasse entre les deux donjons formait une basse cour fortifiée, reliant les deux ouvrages. Le peu de vestiges dans cette partie nous empêche, de nous donner une idée de ce à quoi ressemblait le site. Au Nideck en effet, de nombreux bâtiments étaient en bois, à l’instar du logis seigneurial du bas.
Empruntant un escalier assez raide, aménagé au XIXe siècle pour les touristes, nous arrivons sur la troisième terrasse. Le mur d’enceinte barre le socle rocheux dans le sens de sa largeur. Ici le donjon encore plus étroit que le premier. Il était partie intégrante du rempart et jouxtait le deuxième logis. Ce dernier, occupait la totalité de la haute plateforme, elle même subdivisée en deux demi niveaux.
Accès et anecdotes
Le château se situe dans la vallée de La Hansel, attenante à celle de Schirmeck. Sur la route allant d’Oberhaslach vers Wangenbourg, un petit parking marque le début d’un sentier de 25 minutes environ. Il conduit à la cascade puis au château (attention le sentier est escarpé). Conseil si le temps le permet, y aller au début du printemps avant la feuillaison la forêt étant très touffue, vous bénéficierez ainsi d’une vue dégagée.
Le burg tient en grande partie sa renommé à un conte reprit par les frères Grimm. Il s’agit de « La fille du géant » (Rirsenfräulen) . C’est une légende moralisante visant à faire comprendre aux puissants que sans les paysans sur leurs terres, ils ne seraient rien, n’en déplaise à la princesse qui les prenait pour des jouets.
Sources
Les châteaux des Vosges, la région de Dabo et Nideck C. Carmona et Guy Trendel Ed. Pierron
http://www.commune-oberhaslach.fr/chateau_nideck.html
Tristan SIEBERT
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