Il s'écroula de fatigue dans la
neige. Une pensée traversa l'esprit du jeune homme : allait-il
mourir ici ? A bout de force il essaya de se relever, en vain.
Il resta allongé là et perdit connaissance.
Une douce chaleurs vint le
réveiller. Et les yeux encore clos, il se demanda s'il était au
paradis. En pensant à cela, il sursauta et s'empressa de regarder
autour de lui. La première vision qu'il eu fut un vieillard vêtu
d'un haillon rouge assez maigrelet et à la longue barbe blanche qui
contrastait avec son crâne dégarnit. Le vieil homme entretenait un
feu. Il eu un instant l'impression d'y être ; au paradis. Mais
en regardant autour de lui, il était dans la même forêt, avec la
même neige. Le feu avait fait fondre la neige autour de lui et il
était désormais enroulé dans une couverture et ses vêtement
avaient désormais séché.
« Veux-tu de la soupe mon
garçon !
- Euh... oui... balbutia le
jeune homme, la langue encore engourdie
Le vieillard s'empressa de lui
donner un bol en bois remplis d'un maigre potage. Il avait fait
fondre de la neige dans une toute petite marmite et y avait mis
quelques herbes et légumes. Le jeune garçon commença à manger
goulûment, avant de s'interrompre.
« Vous ne mangez pas ?
Lança-t-il
- Je n'ai qu'un seul bol, je
mangerais quand tu auras finis.
- Oh je suis désolé. Lâcha
le jeune homme un peu gêné.
- Ne le soit pas. Comment
t'appelles tu ?
- Tobias et vous ?
Répondit- il entre deux gorgées.
Le vieil homme ne répondit pas,
il n'en avait d’ailleurs aucune intention. Ils s'observèrent tout
deux puis le vieux lança une autre question :
- Que fais tu dans cette forêt
en plein mois de décembre ?
- Je suis à la recherche de
mon frère, je me rend en ville.
- Et bien nous pourrons faire
le chemin ensemble.
Tobias était bouche bée. Il ne
lui avait même pas dit dans quel ville il se rendait. Le vieil homme
lui sembla alors digne d'un fou échappé de l'asile.
- Mais je ne vous ai pas dis
ou j'allais ?! S'exclama-t-il d'un ton interrogateur.
- Non mais je me rend en ville
aussi vois-tu, et si je te rencontre maintenant, c'est que nous
devons faire le voyage ensemble. Et arrêtes de me vouvoyer, je ne
suis pas plus digne que toi, ou que tout autre homme sur cette
terre.
A peine avait il finit de dire sa
phrase qu'il éclata de rire. Le jeune homme était perplexe. Il lui
tendit le bol de soupe qu'il venait de finir. Le vieil homme s'arrêta
de rire, remplis le bol, et le tendit au jeune homme qui fit un signe
de refus.
- Alors c'est à moi de
manger. Toi, va dormir, nous avons une longue route demain jusqu'à
ta ville.
Tobias se retourna de manière à
ne plus être face au feu et à cet étrange individu. Il se
recroquevilla et s'assoupit rapidement après avoir pensé qu'il en
avait de la chance d'avoir rencontré ce vieil homme qui lui avait
sauvé la vie, mais qu'il se serait bien passé d'un vieillard sénile
quand même.
Le lendemain matin, ils se mirent
en marche ensemble. Il n'était plus qu'à quelques heures de la
ville, et Tobias se dit qu'il n'avait qu'à supporter ce vieillard
une journée, une seule journée ; et puis, mieux valait marcher
à deux que tout seul après tout.
Le vieil homme était silencieux
et durant les premières heures de marche nul ne dis un mots.
D'ailleurs le jeune homme fut surpris qu'il ne le ralentissait pas du
tout. Le vieux marchait aussi vite que lui ; voir, par moment,
le vigoureux garçon avait du mal à suivre.
Au bout de trois heures de
marche, ils arrivèrent enfin aux portes de la ville. A ce moment là
Tobias voulu se mettre à courir de joie vers ces rues pleine de
monde, mais le vieux l'arrêta.
- Ce n'est pas dans cette
ville que tu retrouveras ton frère.
- Qu'est ce que tu dis ?!
S'étonna le jeune homme, choqué.
Le vieil homme répéta sa
sentence.
- Qu'est ce que tu en sais !
Dit Tobias en colère.
- Les étoiles me l'ont dis
cette nuit.
- J'irais quand même dans
cette ville ! Cracha le jeune homme d'un ton dédaigneux.
- Je sais et moi aussi, il
faut qu'on achète des provisions pour aller jusqu'à la prochaine
ville. Mais ne te fais pas trop d'espoir, ce n'est pas ici que tu
le retrouveras.
Le jeune homme se calma mais fis
pars au vieil homme qu'il n'avait plus d'argent.
- Moi si répondit le vieux.