mardi 31 juillet 2012

Le Haut-Eguisheim part.IV : Le Weckmund




Troisième et dernier donjon du Haut-Eguisheim, il tire son nom de la famille de Vaudémont qui c'est uni à la famille des Eguisheim. Selon les sources, le donjon aurait soit été construit peu après celui du Dagsbourg, soit durant la guerre de succession qui opposa les Ferrette à l'évêque de Strasbourg, en tant que tour de siège.

Détaché du Wahlenbourg par un fossé, il se distingue fortement du donjon du Dagsbourg bâtit un peu plus tôt, par le fait qu'il est entièrement construit avec des pierre de bossage. Il est percé également de deux meurtrières, une sur la façade Nord et l'autre sur la façade Ouest. Elles sont donc orientées vers le château du Wahlenbourg. La porte se trouve au deux trières de la hauteur sur le côté Est. Il reste les traces des anciennes fortifications du château ainsi que la partie du rempart commun au logis. Ce mur est percé de 3 fenêtres et l'on y trouve un corbeau et divers trous témoignant de la présence du planché.

Accès aux châteaux : voir le Haut-Eguisheim part.I

Postscriptum : Je souhaite remercier Swierzinski Pauline et Zerbib Laure, qui m'ont gentiment accompagnées pour cette analyse. De plus on leur doit une partie des photos présentes dans ces articles

 
 

 






lundi 30 juillet 2012

Le Haut-Eguisheim part.III : Le Dagsbourg


Le château du Dagsbourg se révèle très différent de son prédécesseur Le Wahlenbourg. En effet, le Dagsbourg possède un donjon placé au centre de l'unique enceinte polygonal, reprenant en partie l'ancienne enceinte du château d'avant les divisions successives. Le château annonce l'architecture médiévale germanique du XIIIe siècle où les châteaux adoptaient des fortifications polygonales.

Il ne reste aujourd'hui que deux pans de murs du donjon du Dagsbourg ce qui nous permet de supposer qu'il faisait environ 5 étages, bien qu'une partie de celui-ci est enterré sous des gravas . De plus l'épaisseur, des murs est identique à celle du donjon du Walhenbourg et le système par décroché est le même. Une porte surmontée d'une barre en pierre et sous laquelle se trouvent des corbeaux orientés au Sud vers son voisin, montre la subsistance d'une cabine de défense en bois comme sur son homologue et qui peut résulter des nombreuses querelles d'héritages. Néanmoins la différence majeure entre les deux tours est que celle du Dagsbourg est surmontée de créneaux. Unique vestige et probablement unique bâtiment du Haut-Eguisheim présentant ce système défensif très courant au Moyen Age. 

Une autre différence importante entre les deux châteaux est le système de cour. Le Walhenbourg en dénombre trois à savoir : une basse-cour, une haute-cour, une courelle entre le logis et le donjon. Si l'on excepte l'espace entre le château et le long mur d'enceinte existant dès l'année 1006.  En opposition, le Dagsbourg ne présente qu'une seule cour comme certains autres châteaux du XIIIe siècle.

Le plus surprenant au Dagsbourg est l'entrée du château qui s'effectue par la façade nord. On entre par une porte d'environ 2 m de large surmontée d'un arc en plein cintre et protégée par une unique meurtrière donnant dans une salle sous le logis seigneurial. Il fallait ensuite traverser cette salle et passer par une porte identique pour pénétrer à l'intérieur de la cour du château. Quant à la salle du logis situé au-dessus, il ne reste comme unique vestige que les corbeaux soutenant le plancher et deux colonnes encadrant sans doute une cheminée.

D'autres vestiges sont également visibles à l'ouest du château, adossé contre le mur d'enceinte et qui serait sans doute un second logis et une écurie, vestiges dont il ne reste pratiquement rien aujourd'hui.

Le château est le plus étendu des trois. Il tient son nom des Dabo-Eguisheim, qui demeurent maîtres des lieux suite aux nombreuses querelles d'héritage. Le Wahlenbourg est transmis à la famille des Ferrette, famille cousine des Eguisheim et le Weckmund à celle du même nom. A l'extinction de la puissante famille comtale, le château deviendra la propriété de l'évêque de Strasbourg.

Accès aux châteaux : voir le Haut-Eguisheim part.I





vendredi 27 juillet 2012

Le Haut-Eguisheim part.II : Le Wahlenbourg



Le Wahlenbourg est le plus ancien des trois châteaux d'Eguisheim. Son nom signifie "château des Romains" et est également la dénomination adoptée par le premier château détruit en 1026. Si on considère le château tel que l'on peut le voir actuellement,  il adopte une composition typique des châteaux primitifs en Alsace avec un donjon en bordure d'enceinte, orienté du côté ayant le plus de chance de subir une attaque. En effet, contrairement aux châteaux français, les donjons des châteaux alsaciens n'étaient pas l'habitation seigneuriale. Cette dernière se trouve derrière la puissante tour, tout comme les différentes bâtisses du château. Le donjon présente encore des pierres calcinées, vestige de l'incendie qui détruisit le Haut-Eguisheim en 1466.

Le donjon carré construit sur un rocher date du XIe siècle. L'épaisseur de ses murs avoisine les trois mètres à sa base et s'affine vers le haut par la présence de décrochés permettant la mise en place de plancher. Le donjon n'est percé que d'une ouverture sur le côté nord : une porte située au 2/3 de sa hauteur. Elle est surmontée d'un linteau en pierre. Sous la porte on peut encore apercevoir un corbeau destiné à recevoir un plancher. L'ouverture est orientée vers l'extérieur du château, mais surtout vers le château du Dagsbourg dont les fortifications commencent à moins de 10 m du donjon du Wahlenbourg. La porte devait donner sur une cabine de défense en bois. Le donjon du Dagsbourg présente également un système semblable orienté vers le Walhenbourg mais qui devait être plus élaboré. La façade ouest du donjon ne présentait aucun percement. Une meurtrière est placée en plein centre de la façade Est. Quant à l'entrée dans le donjon, elle s'effectuait au 2/3 de la hauteur du côté du logis seigneurial, pratique courante en Alsace à cette époque. On accédait à cette porte grâce à une échelle. A noter également la présence de pierres à bossage sur le donjon permettant à la fois une économie dans la taille des pierres, à l'époque très couteuse ainsi qu'une résistance accrue aux tirs de projectiles.

Dans le prolongement Est du mur Nord du donjon, apparaissent les traces des fortifications du château comportant une petite porte. De l'autre coté de celle-ci, on découvre une salle dans laquelle se trouvait les réserves d'eau du château, comme en atteste le puits reposant sur un dallage surélevé. Par soucis d'économie sans doute, le sol de cette salle présente de nombreuses marches. Ceci permettait de construire selon l'inclinaison du rocher sur lequel est bâtit la pièce. Deux meurtrières sont orientées vers l'est à travers un mur plus épais que ceux ou se trouvent les portes. En effet, face à la porte donnant à l'extérieur du château, une seconde plus large donne dans une petite cour au pied du donjon.  Le puits est abrité dans une salle accolée au donjon dans la partie la plus protégée du château.

Le logis est construit à l'extrémité du roc sur lequel a été bâti le donjon et le puits, et surplombe ainsi la basse-cour où existaient de nombreuses bâtisses. Sa base est de forme rectangulaire mais la partie supérieure de l'habitation présente des angles arrondis. La porte d'entrée de faible hauteur cherche sans doute à imiter un arc brisé tordu, qui résulte sûrement d'une erreur de précision des bâtisseurs  du château. A coté de cette porte se trouve une meurtrière comme dernière défense avant le logis. Le logis présente de grandes ouvertures, deux sur la façade Est au sommet arrondi et se trouvant à l'avant-dernier étage, et quatre sur la façade Sud, plus petite et surmontée d'un linteau, deux au dernier étage et deux en dessous. Ces grandes baies résultent d'un soucis de confort apporté à la vie des comtes. Le mur du logis donnant sur l'extérieur du château est beaucoup plus épais que les autres. 

La porte d'accès à ce que nous pourrions considérer comme la haute-cour, présente un arc en plein cintre et une meurtrière sur son côté gauche. Outre son caractère défensif, la meurtrière est assez soignée dans sa présentation, comportant même des ébrasements extérieur.

Parmi les bâtiments notables de la basse cour se trouve la chapelle Saint Pancrace ou du moins ce qu'il en reste. En effet, la chapelle est le premier espace dans lequel on rentre après avoir gravit les marches menant à la forteresse (je n'en suis pas totalement sûr). On devait donc pouvoir y accéder depuis l'extérieur du château car je pense que la séquence d'entrée s'effectuait par l'ouest du château au pied du logis. La pièce comportant un dallage surélevé était la cuisine. La présence d'une telle cuisine montre clairement que le château avait été conçu pour loger les seigneurs et non pas comme un édifice purement militaire. Néanmoins, à l'extrémité sud-ouest du château, il reste les traces d'une tour cylindrique dont la fonction n'était autre que celle de prison.

Le château reste l'un des plus vieux d'Alsace et à l'époque, avoir une place forte en pierre devait être intimidant pour tout type d'agresseur. Surtout que la famille des Eguisheim était au XIe siècle la famille la plus puissante d'Alsace et d'après certaines sources, l'une des plus puissante du Saint Empire Romain Germanique. En outre, la plus vieille forteresse d'Alsace, le Guirbaden bâtit à peu près en même temps que le Wahlenbourg, fut également construit par les Eguisheim.

accès aux château : voir le Haut-Eguisheim part.I


 

jeudi 26 juillet 2012

Le Haut-Eguisheim part.I : Le symbole de la puissante famille des Eguisheim.



Le château, siège d'une puissante famille Alsacienne :

     Hugues IV d'Eguisheim, comte de Nordgau et descendant des ducs d'Alsace, bâtit une première forteresse mentionnée dès l'année 1006. Le château est construit sur un ancien camp romain mais le site serait occupé depuis le paléolithique. A l'origine, le château sert à protéger le monastère bénédictin de Woffenheim (village aujourd'hui disparu qui serait situé à côté de la commune de Sainte-Croix-en-Plaine) dont la famille en était avouée, mais le château devient rapidement la demeure des comtes. Ce premier château est détruit en 1026 pas le duc de Souabe mais est rapidement reconstruit. La famille compte parmi ses membres Brunon d'Eguisheim qui devient en 1049 le pape Leon IX, à ce jour le seul pape Alsacien. A la mort d'Henri 1er en 1065, le château est partagé entre ses trois héritiers, ce qui marque le début d'une longue querelle de succession. Néanmoins la famille continue de luter activement au coté du pape contre l'empereur. A la fin du XIIe siècle, sous l'impulsion d'Hugues VIII et d'Albert II, le château est profondément remanié et les donjons du Dagsbourg et du Weckmund sont bâtis.

Donjon du Weckmund

La fin de la lignée :

     Albert II décède en 1212 et lègue l'immense domaine à son unique fille Gertrude âgée de seulement 7ans. Elle est mariée la même année à Thiébault de Lorraine puis en 1220 à Thiébault IV de Champagne avant d'épouser en 1223 Simon de Linange. Elle meut en 1225 sans héritier. Débute alors une immense guerre de succession pour le très riche comté à laquelle prendront part, outre les Ferrette, les Linange et l’évêque de Strasbourg, les ducs de Lorraine, de Luxembourg ou encore de Brabant ainsi que l'empereur en personne. La guerre prend fin en 1251 lors d'un arrangement entre les comtes de Ferrette et l’évêque de Strasbourg. Ce dernier hérite alors du Dagsbourg, laissant les deux autres au comte de Ferrette. En 1324 la lignée des Ferrette s’éteint et leurs possessions passent aux Habsbourg qui installeront un bailli au château. 

La destruction du château :

      En 1466 le bailli du Haut-Eguisheim est le chef de fil de la guerre des 6 deniers opposant les possessions alsaciennes des Habsbourg à la ville de Mulhouse alliée aux villes suisses. Le 4 juin les villes alliées mettent le siège aux châteaux du Weckmund et du Wahlenbourg. Les deux forteresses défendues par seulement quatre hommes tombent rapidement et sont incendiées par la coalition. Le feu se communique au Dagsbourg qui est de fait également détruit. Seule la chapelle dédiée à Saint Pancrace, construite par le pape Leon IX, subsista et fut l'objet d'un pèlerinage jusqu'au XVIIème siècle.


Accès aux châteaux :

Les châteaux surplombent les communes d'Eguisheim et d'Husseren-les-Châteaux :

     -   Un parking se trouve à 10 mn à pied des trois forteresses. Pour y accéder, prendre la route des 5 châteaux depuis le village d'Husseren-les-Châteaux. La route est cependant fermée du 15 novembre au 15 mars.

     -  On peut également monter à pied depuis les villages d'Husseren-les-Châteaux et d'Eguisheim. De ce dernier, il faut compter 1h30 de marche. La balade est à éviter les jours de forte chaleur.

     -  Un parking se trouve également au dessus du village de Wettolsheim à 10 mn du château du Hagueneck et duquel un sentier relit ce dernier aux trois châteaux d'Eguisheim. Il faut compter 1h15 pour atteindre le Haut-Eguisheim.



mercredi 25 juillet 2012

Introduction

                                                                                             Vu depuis le Hagueneck

 Bonjour à toutes et à tous, je suis actuellement étudiant en Architecture et je vous propose de vous faire découvrir ma région et son histoire. Étant passionné par le Moyen Age, je privilégierai donc cette période. D'autant plus que l'Alsace est la région française qui dénombre le plus de châteaux forts. Je m’intéresse également aux villes et villages fortifiés qui sont, selon moi, un très bon exemple de densité, notion importante dans la société actuelle.