dimanche 21 décembre 2014

All I want for Christmas is you


Coucou tous le monde,

Pour conclure notre journée spéciale Noël voici notre surprise : une reprise de la célèbre chanson : All I want for Christmas is you spécialement enregistrée par Justine Ezac pour vous ! J'espère qu'elle vous plaira.

Belle soirée et Joyeuse fête à tous.



Justine Ezac, All I want for Christmas is you (cover)

Retrouvailles 04


     Jean se retournait dans son lit, se débattant contre ses couvertures. Il venait de faire un cauchemars, il venait de réver du jeune garçon qui venait de se faire arrêter pour vol. Il l'avait vu se faire traîner jusqu'au beffroi ou on enfermait les prisonniers. Les cellules y étaient froides et l'on y mourait de faim. Arrêter pour un vol, avoir la main tranchée alors que l'on est qu'un enfant. Cette idée lui faisait peur.
       Le jeune homme aux cheveux d'un noire intense se redressa sur son lit et songea que l'enfant lui rappelait son passé. Pourquoi lui avait il réussis à s'en sortir et ce jeune garçon ne le pourrait pas. Jean se leva et alla se regarder dans le grand miroir dressé dans sa toute petite chambre. Il devenait un homme et cela faisait quelques mois qu'il s'était enrôler comme garde de la cité. Finis la misère pour lui, il avait désormais plusieurs repas par jour, une petite chambre meublée d'un lit, d'une table et d'une chaise ainsi que d'un grand miroir. Un représentant de l'ordre de la riche ville se devait d'être toujours présentable, d'ailleurs l'uniforme lui permettait de faire craquer bon nombre de jeune damoiselles Mais cette nuit, la seule chose qui lui importait c'était cet enfant. Avoir la main tranchées à un si jeune âge et à quelques jours de noël, cela s’insupportait.
      Il revêtu son bel uniforme, histoire de passer inaperçu et de rentrer facilement dans la prison. Pour braver le froid il y ajouta une cape noire qui lui permettrait de disparaître dans le noir le moment venu. Le jeune homme ne pris pas sa lance trop voyante et se contenta de son épée qu'il dissimula sous sa cape. L'adolescent espérait ne pas s'en servir contre ses camarades car il les appréciait beaucoup, mais surtout, qu'il était bien moins expérimenté qu'eux en raison de son jeune âge. Il regarda son foyer et ce dit pour se rassurer qu'une vie valait bien mieux que tout ça.
    Jean sortit de sa chambre pour la dernière fois et se mis en route pour le beffroi. Il y arriva rapidement, sans croiser aucun soldat. En cette période de fête enneigée, nul ne faisait la guerre et la cité était beaucoup moins surveillée qu'en temps normal. Pourtant il était encore tôt et les rues étaient encore remplies. Il faudrait juste passer entre les rondes des rares gardes dans les rues se dit- il. Il entra dans la grande tour qui dominait la ville et, comme il se l'imaginait, le gardien était déjà assoupis, une bouteille de vin vide devant lui. Le jeune homme s'empara des clefs et descendit l'escalier jusqu'au sous sol et ouvrit la cellule de l'enfant. Celui ci tenta de s'échapper à ce garde qui se tenait devant lui mais le soldat l'en empêcha. Il s’accroupit à sa hauteur et, les yeux dans les yeux, lui dit :

          - Ne craint rien je vais te faire sortir d'ici.
 
     Il pris l'enfant par le bras et l'emmena à l'extérieur où ils se fondirent dans l'obscurité, les rues étaient presque vides désormais. Ils n'avaient fait que cent mètres que Jean tourna les talons, retenant l'enfant par le bras. Le jeune homme jeta un regard sur la grande horloge de l’hôtel de ville. Les portes de la citée allait se fermer dans dix minutes. Il fallait faire vite ! Ils repartirent en pressant le pas au maximum, essayant d'être le plus rapide possible, mais aussi discrètement qu'ils le pouvaient, quant tout à coup, les cloches du poste de garde adjacent au beffroi se mirent à résonner.
     Jean savait désormais que l'enfant s'était évadé et les rues presque désertes seraient bientôt remplis de soldats à leurs recherche. Il ne leurs restait plus que cinq-cents mètres à parcourir, mais le jeune homme préféra faire un léger détour par les petites ruelles sombres, gage de discrétion.
    Ils arrivèrent enfin à la porte, et attendirent quelques secondes devant elle, pour s'assurer que personnes ne les verraient s'échapper. Dans cinq minute elle serait fermée. Un garde accouru pour dit quelques mots à ceux qui surveillaient l'entrée et repartit aussi vite. Les deux soldats chargés de surveiller l'entrée s'éclipsèrent. Jean eu un moment de doute mais les portes se mirent à bouger. S'ils n'y allaient pas maintenant les deux compères seraient prisonniers dans la ville. Ils s'élancèrent et les passèrent quelques instants avant l'instant fatidique.

    En moins d'une seconde Jean et Henry se retrouvèrent à terre, venant de heurter quelque chose. Sonné, le jeune entendit la voix d'un vieil homme s'exclamer :

          - Henri ! Henri ! Te voilà enfin !
          - Grand père ! Répondit l'enfant à moitié en pleurs.

     Jean sentit son cœur se serrer en entendant cette scène, il était à la fois heureux et triste. Il essaya de se relever quand tout à coup il sentit des bras se refermer sur lui.

          - Oh Jean ! Je te retrouve enfin mon frère ! S'exclama un jeune homme d'une voix tremblante.
          - Tobias ?! Répondit il se sentant comme dans un rêve.
          - Oui c'est moi !
          - Je croyais que tu étais mort ?! Dit il alors qu'une larme venait de perler au coin de son œil gauche.
          - Non je suis bien là.

     Tobias aida son frère à se relever et l'enlaça. Cela faisait tellement d'années qu'ils ne s'étaient pas vu. L'étreinte dura bien quelques minutes et tous deux pleurèrent en silence, pensant qu'ils devaient se montrer fort lors de ces retrouvailles. En effet, ils avaient bien grandit.

          - Que faites vous pour le réveillons ? Demanda le vieillard vêtu de rouge arborant un grand sourire.



     Les deux frères se retournèrent vers lui un peu surpris par cette question qui venait perturber leurs retrouvailles. Jean découvrait pour la première fois ce vieil homme énigmatique auquel Henry s'accrochait comme si sa vie en dépendait.


         - Je n'y ai pas pensée, à vrai dire. Je pense que nous n'avons nul pars ou aller?! Dit il en se retournant vers son frère qui baissa la tête.
         - Vous n'avez cas venir avec nous. Si nous partons maintenant, nous y serons pour le réveillon et mon épouse aura fait un souper digne des rois.

    Les deux frères acquiescèrent, et la compagnie repris la route à contre sens. Tobias avait tout laissé pour retrouver son frère et cette année Noël lui offrit le plus beau des cadeaux, un frère, un nouvel ami et un toit pour les fêtes.

Retrouvailles 03


      Il s'écroula de fatigue dans la neige. Une pensée traversa l'esprit du jeune homme : allait-il mourir ici ? A bout de force il essaya de se relever, en vain. Il resta allongé là et perdit connaissance.

      Une douce chaleurs vint le réveiller. Et les yeux encore clos, il se demanda s'il était au paradis. En pensant à cela, il sursauta et s'empressa de regarder autour de lui. La première vision qu'il eu fut un vieillard vêtu d'un haillon rouge assez maigrelet et à la longue barbe blanche qui contrastait avec son crâne dégarnit. Le vieil homme entretenait un feu. Il eu un instant l'impression d'y être ; au paradis. Mais en regardant autour de lui, il était dans la même forêt, avec la même neige. Le feu avait fait fondre la neige autour de lui et il était désormais enroulé dans une couverture et ses vêtement avaient désormais séché.

« Veux-tu de la soupe mon garçon !
- Euh... oui... balbutia le jeune homme, la langue encore engourdie

      Le vieillard s'empressa de lui donner un bol en bois remplis d'un maigre potage. Il avait fait fondre de la neige dans une toute petite marmite et y avait mis quelques herbes et légumes. Le jeune garçon commença à manger goulûment, avant de s'interrompre.

« Vous ne mangez pas ? Lança-t-il
- Je n'ai qu'un seul bol, je mangerais quand tu auras finis.
- Oh je suis désolé. Lâcha le jeune homme un peu gêné.
- Ne le soit pas. Comment t'appelles tu ?
- Tobias et vous ? Répondit- il entre deux gorgées.

      Le vieil homme ne répondit pas, il n'en avait d’ailleurs aucune intention. Ils s'observèrent tout deux puis le vieux lança une autre question :

- Que fais tu dans cette forêt en plein mois de décembre ?
- Je suis à la recherche de mon frère, je me rend en ville.
- Et bien nous pourrons faire le chemin ensemble.

     Tobias était bouche bée. Il ne lui avait même pas dit dans quel ville il se rendait. Le vieil homme lui sembla alors digne d'un fou échappé de l'asile.

- Mais je ne vous ai pas dis ou j'allais ?! S'exclama-t-il d'un ton interrogateur.
- Non mais je me rend en ville aussi vois-tu, et si je te rencontre maintenant, c'est que nous devons faire le voyage ensemble. Et arrêtes de me vouvoyer, je ne suis pas plus digne que toi, ou que tout autre homme sur cette terre.

      A peine avait il finit de dire sa phrase qu'il éclata de rire. Le jeune homme était perplexe. Il lui tendit le bol de soupe qu'il venait de finir. Le vieil homme s'arrêta de rire, remplis le bol, et le tendit au jeune homme qui fit un signe de refus.

- Alors c'est à moi de manger. Toi, va dormir, nous avons une longue route demain jusqu'à ta ville.

     Tobias se retourna de manière à ne plus être face au feu et à cet étrange individu. Il se recroquevilla et s'assoupit rapidement après avoir pensé qu'il en avait de la chance d'avoir rencontré ce vieil homme qui lui avait sauvé la vie, mais qu'il se serait bien passé d'un vieillard sénile quand même.

       Le lendemain matin, ils se mirent en marche ensemble. Il n'était plus qu'à quelques heures de la ville, et Tobias se dit qu'il n'avait qu'à supporter ce vieillard une journée, une seule journée ; et puis, mieux valait marcher à deux que tout seul après tout.
      Le vieil homme était silencieux et durant les premières heures de marche nul ne dis un mots. D'ailleurs le jeune homme fut surpris qu'il ne le ralentissait pas du tout. Le vieux marchait aussi vite que lui ; voir, par moment, le vigoureux garçon avait du mal à suivre.
      Au bout de trois heures de marche, ils arrivèrent enfin aux portes de la ville. A ce moment là Tobias voulu se mettre à courir de joie vers ces rues pleine de monde, mais le vieux l'arrêta.

- Ce n'est pas dans cette ville que tu retrouveras ton frère.
- Qu'est ce que tu dis ?! S'étonna le jeune homme, choqué.
 
Le vieil homme répéta sa sentence.

- Qu'est ce que tu en sais ! Dit Tobias en colère.
- Les étoiles me l'ont dis cette nuit.
- J'irais quand même dans cette ville ! Cracha le jeune homme d'un ton dédaigneux.
- Je sais et moi aussi, il faut qu'on achète des provisions pour aller jusqu'à la prochaine ville. Mais ne te fais pas trop d'espoir, ce n'est pas ici que tu le retrouveras.

Le jeune homme se calma mais fis pars au vieil homme qu'il n'avait plus d'argent.

- Moi si répondit le vieux.

Retrouvailles 02


      Henry sortit du todit qui lui servait de maison où il vivait avec d'autres jeunes orphelins. Il n'aimait pas beaucoup cette période de l'année. Il faisait tellement froid et le sol était recouvert d'une neige sale de toute les pollutions de la ville. L'enfant marcha dans la direction habituelle, vers l'endroit où il avait l'habitude de travailler. Le jeune garçon marchait d'un pas lent. Il n'avait aucune envie de se presser surtout qu'il n'y avait pas grand monde dans les rues à cette heure ci. Il s'arrêta devant chaque vitrine, la faim au ventre. Ici une boulangerie, là une boucherie. Mais celles qu'il appréciait par dessus tout, c'était bien évidement les confiseries. Il demeura devant la plus renommée de la ville durant près d'un quart d'heure, se demandant pourquoi fallait-il qu'il y ait une vitre entre lui et ces précieuses denrées. Le jeune garçon n'avait qu'à tendre le bras et il aurait pu facilement en chaparder quelques-uns.
       En reprenant son chemin, Henry se demanda pourquoi lui, n'avait il pas droit à un Noël avec sa famille. Certes ses parents étaient morts mais il savait qu'il avait encore de la famille quelque part et espérait que quelqu'un viendrait le chercher un jour où l'autre. Sa raison essayait de le résonner mais au fond de lui il voulait y croire.
       L'enfant avançait lentement perdu dans ses pensées. Lorsqu'il repris ses esprits il aperçue que les rues étaient bondées de monde et, pris de panique, accéléra le pas jusqu'à la place du marché où il avait l'habitude de travailler. Il se devait de ramener quelque chose ce soir pour avoir à dîner. Le taudis dans lequel il vivait était tenu par un horrible homme qui forçait les orphelins qui étaient sous sa coupe à travailler pour lui. Mais quel travail ? Ce n'était pas vraiment un travail.
      Quant enfin Henry arriva sur la place. Il se fondit dans la foule, les mains baladeuses vers les poches et les bourses des gens qui paraissaient fortunés. La période des fêtes faisait affluer tellement de personnes en ville que les bousculades étaient fréquentes et qu'il devenait aisé de voler discrètement et sans prendre trop de précautions les passants. Ces derniers ne s'en apercevaient qu'une fois rentrés dans leurs doux foyers.
       Au bout de plusieurs heures, le jeune garçon eu tellement d'objets de valeurs dissimulés sous son manteau qu'il ne pouvait en prendre plus. Il était encore tôt mais l'ampleur de la foule sans précédant lui avait facilité la tache. Henry s'extirpa facilement du tumulte en raison de sa petite taille et repartit en direction de son foyer. Cette fois ci le petit homme ne traînait plus en route mais se dépêchait de marcher le plus rapidement possible en regardant dans toute les direction. De l'autre côté de la rue, il y avait deux gardes. L'enfant les regardait apeuré et commençait à presser le pas. Il y était presque au croisement où il pourrait tourner et disparaître de la vue des soldats. Plus que quelques mètres, plus que quelques pas. Et alors qu'il y arrivait, une grosse dame richement vêtue déboula de l'angle et renversa le jeune garçon. Les bagues, pièces d'or, montres et objets en tout genre tombèrent sur le sol tel une pluie dorée dans un vacarme impressionnant. Un peu sonné Henry essaya de se relever mais lorsqu'il y fut enfin parvenu que les gardes l'avaient déjà attraper et le traînèrent vers le beffroi.

Retrouvailles 01


      Il faisait froid et la neige était épaisse cette année là. Tobias joignit les mains et souffla à l'intérieur dans l'espoir de se réchauffer. Le jeune homme coupait du bois depuis plusieurs heures déjà. Épuisé et frigorifié, il décida de rassembler le fruit de son travail, le hissa sur son dos et se mit en route. Le village se trouvait à plus d'une demi heure de marche et pourtant, le jeune homme espérait que ce voyage ne se termine jamais. Lorsqu'il arriva enfin en vue du hameaux qui l'avait vu grandir, ses yeux s'embuèrent de larmes. Cela faisait désormais plusieurs années que lui et son frère avaient été séparés de leurs parents lors de la terrible guerre qui secoua la région. Mais le pire, c'était que son petit frère fut enlevé peu de temps après. Il n'était alors qu'un enfant et Tobias, qui venait d'atteindre sa majorité, n'avait pas pu le protéger. En cette période de trouble, les rapts d'enfant étaient monnaie courante.
          Il regagna sa maison et s'arrêta un instant devant elle. Elle était en bien piteux état. La demeure qui avait été l'une des plus belles du village était désormais une simple ruine dont l'état empirait de plus en plus rapidement. Tobias entra, alluma un grand feu dans la cheminée et s’assit sur le grand canapé, dernier vestige de l'impressionnante richesse de la famille. Le jeune homme regarda les flemmes danser. Combien de temps ? Même lui n'aurait su le dire. Il se perdit tout simplement dans ses pensées. Lorsque Tobias revint à lui, l'idée de retrouver son frère était devenu une évidence. Était il mort ? Il n'en savait rien. Mais le jeune homme ne voulait plus passer un seul Noël seul. A vrai dire il ne voulait plus passer un seul jour seul. Il était pauvre et survivait en se débrouillant. Le village le respectait, mais son orgueil lui interdisait d'accepter l'aide de son voisinage et à travers ces années de labeurs il avait gagné en force et en maturité. Il était temps pour lui de partir.
          Le jeune homme monta le grand escalier en bois massif qui faisait jadis le faste de la demeure. Les marches grincèrent sous ses pas. Tobias regagna la chambre intacte de son frère, et resta planté là quelques minutes. Dans le plus grand silence il se promit de le retrouver. Il fit de même dans la chambre parentale, comme pour en garder un dernier souvenir. Le jeune homme gagna enfin sa chambre et commença à rassembler ses affaires. Il n'emmènerait que le stricte minimum. Un couteau et deux trois effets personnels, un peu de nourriture et le peu d'argent qu'il avait ; il ne lui en fallait pas plus pour survivre. Avec le temps il avait appris à se débrouiller. Lorsque tout fut près, Tobias mangea un bout de pain assis en tailleur sur son lit, les larmes aux yeux. Pour lui, il était difficile de quitter son ancienne vie, ou plutôt ce qui faisait son ancienne vie car hormis la maison délabrée, son ancienne vie remontait à très loin maintenant.
          Lorsque le jeune homme eu finit de manger, il emmitoufla dans sa couverture et redescendit se poser devant la cheminée. Les nuits étaient de plus en plus froides et c'était désormais le dernier endroit où l'on pouvait encore avoir chaud. Dans le silence de la nuit, le jeune homme finit par s'assoupir.

        Il gravissait la colline enneigée les yeux baignés de larmes. Il marchait face au vent, face au soleil levant. Qu'avait il fait, mais qu'avait il fait se répétait il dans sa tête. Lorsqu'enfin Tobias arriva au sommet de la colline il se retourna et contempla avec émerveillement la somptueuse plaine blanche qu'il avait laissé derrière lui. De là où il était, il pouvait apercevoir son ancienne demeure succomber sous les flammes. Le jeune homme y avait mis le feux peut avant le lever du soleil et s'était enfuis juste après. Il savait que les habitants allaient très rapidement essayer d'éteindre les flammes et son orgueil ne voulait pas que quelqu'un le repère dans sa fuite. En effet, Tobias ne voulait rien laisser de son ancienne vie, de sa misère, et les temps heureux qu'il avait vécu, eux, vivraient éternellement dans son cœur. Le jeune homme préférait donc être pris pour mort que pour un fugitif. Après cette dernière contemplation, il tourna les talon, et partit pour l'inconnu.

Par Thomas. 

Le lutin du Père Noël 04


Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient tous les deux dans un taxi et son grand-père se tordait de rire après que Samuel lui eut expliqué l’incroyable situation.

- Et bien, je ne t’aurais pas cru capable d’un tel exploit !
- Cette bonne femme aurait mérité une correction…
- Au moins elle n’a pas eu la poupée.
- A quel prix, je ne pourrai plus jamais mettre les pieds dans ce magasin maintenant.

Un silence s’installa et Samuel observa les rues au dehors, se demandant où la voiture les emmenait. Le cœur encore affolé par sa course poursuite, il n’avait pas prêté attention à la direction qu’avait indiquée son grand-père au chauffeur.

- Tu verras. Ce que je t’ai fait faire aujourd’hui n’était pas inutile.

Finalement, le taxi s’arrêta devant une modeste maison et son grand-père attrapa la poupée qu’il cala sous son bras.

- Dommage que tu n’aies pas eu le temps de demander un paquet cadeau.

Samuel leva les yeux au ciel, il pouvait au moins le remercier d’avoir apporté la poupée. Il suivit silencieusement son grand-père jusqu’au perron de la maison, se demandant ce que cela pouvait bien être cette fois-ci. Le vieil homme sonna et afficha un grand sourire sous sa barbe en papier toilette lorsqu’une femme vint ouvrir. Celle-ci le contempla un moment avec les yeux écarquillés, puis explosa de rire !

- Bonté divine, je n’aurais jamais cru que vous le feriez réellement !
- J’ai promis à votre père Jeanne ! Voici mon petit fils Samuel, il joue le rôle de lutin pour aujourd’hui. Marina est là ?
- Bien sûr, je l’appelle. Mais entrez s’il vous plait.

Sans trop comprendre ce qu’il se passait, Samuel suivit son grand-père dans le petit salon et accueillit avec joie la chaleur qui sortait d’une cheminée allumée.

- Qui est-ce Jeanne ?
- Tu ne devineras jamais François, c’est l’ami de mon père qui est venu.
- Louis ! Ca alors ? Bonjour !

Celui qui était visiblement le père de famille vint saluer les deux nouveaux venus, remerciant avec chaleur le grand-père de Samuel qui lui assurait que ce n’était rien. A côté, Samuel ne savait plus où se mettre, se sentant perdu… Soudain, une petite fille d’une huitaine d’année fit son apparition dans le salon.

- Ohoho ! S’exclama le vieil homme en imitant le Père Noël. Mais c’est notre petite Marina ! Moi et mon lutin nous avons un cadeau pour toi !

La petite fille sembla d’abord intriguée, ses yeux allant de Samuel au vieil homme, puis du vieil homme à Samuel. Puis elle se mit à rire.

- C’est oncle Louis ?
- Bah, tu m’as reconnu ! Répondit grand-père en prenant un air faussement surpris et tortillant avec ses doigts les bandelettes de PQ.
- Papy avait promis que tu viendrais s’il partait.
- Ton papy ne t’a pas menti. Tiens ma puce, voilà le cadeau que ton grand-père voulait que je t’offre s’il ne pouvait pas le faire lui-même.
Samuel observa les parents de la petite Marina et vit que la femme, Jeanne, versait des larmes abondantes. L’enfant prit la boîte entre ses mains et s’extasia devant la Barbie 2015 !
- Merci oncle Louis ! S’exclama-t-elle avec les yeux brillants.
Puis se retournant vers ses parents.
- On peut aller au cimetière voir papy demain ? Demanda-t-elle avec excitation. Il faut aussi que je le remercie !
- Bien sûr ma puce, on ira.
Tandis que les deux parents aidaient l’enfant à ouvrir la boite, Samuel s’avança furtivement derrière son grand-père.
- Qui sont ces gens ?
- Jeanne est la fille de mon meilleur ami en maison de retraite, je les côtoyais régulièrement lorsqu’ils allaient rendre visite à Georges. Il s’est malheureusement éteint il y a quelques mois après être tombé malade et avait pour habitude à chaque Noël de venir déguiser en père noël pour offrir un cadeau à sa petite fille. Avant qu’il ne nous quitte, il m’a fait promettre de le remplacer pour ce Noël.
Samuel sentit une boule lui nouer la gorge tandis qu’il observait Marina et sa poupée.
- N’ayant pas de costume, j’ai improvisé. Désolé de ne t’avoir rien dit gamin, mais je me suis dis que cela nous amuserait un peu.
- C’est surtout toi que ça a amusé.
- Oui c’est vrai, rit son grand-père. Depuis la mort de Georges, je me suis rendu compte que je ne passais pas tellement de temps avec mon petit-fils, je me suis donc dit que c’était le moment de faire quelque chose d’exceptionnel avec toi.
- Pour être exceptionnel, c’est vrai que c’était exceptionnel !
- Qui est avec toi oncle Louis ? Demanda la petite fille en s’approchant de Samuel.
- Lui c’est mon lutin ! Il m’a été bien utile pour amener ton cadeau jusqu’ici.
- Je peux lui montrer ma poupée ?
- Bien sûr !

Elle tendit la Barbie à Samuel qui se pencha pour la contempler avec un sourire, faisant des compliments à l’enfant qui rougit de plaisir. Il accepta alors de jouer avec elle et, pendant plus d’une heure, replongea en enfance tandis qu’il partageait les jeux de l’enfant. Finalement, il fut bientôt l’heure pour eux de partir et, étrangement, Samuel dit au revoir avec regret. Marina lui agrippa alors la main et leva ses grands yeux vers lui :

- Vous reviendrez l’année prochaine, hein ? Noël avec vous c’est aussi bien qu’avec papy.
Le jeune homme jeta un coup d’œil vers son grand-père qui haussa les épaules. Finalement, Samuel se pencha vers elle afin de lui répondre :
- Oui, l’année prochaine nous serons là. Parole de lutin !
- Et de Père Noël ! Ajouta son grand-père en riant.
Et les yeux brillants de la petite fille suffirent à sceller définitivement leur promesse. A l’année prochaine et joyeux Noël !


Coralie Martin

samedi 20 décembre 2014

Le lutin du Père Noël 03


Bon sang qu’il était lourd ! La corde lui brûlait les mains tandis qu’il tirait de toutes ses forces et des gouttes de sueur perlaient contre son front. Pour le coup, il n’avait plus froid du tout.

- Plus vite Rudolf ! Criait son grand-père qui avait lui aussi l’air grotesque assis en tailleur sur sa planche.
- Parce qu’en plus d’être un lutin du père noël, je suis aussi un renne maintenant, grommela Samuel.
- Tu es un petit-fils multitâche ! Et si tu pouvais être un petit fils rapide ce serait encore mieux !
- C’est pas ma faute si tu pèses plus lourd qu’un éléphant qui aurait bouffé un hippopotame !

Il ressentit une douleur dans le dos et s’arrêta brusquement. En se retournant, il remarqua que son grand-père avait conservé une corde et l’avait fouetté avec.

- Ne parle pas comme ça du père noël ! Avance ou bien je te fouette encore.
- Père Noël mes fesses !

Un nouveau coup lui fit grincer des dents et il continua à tirer du mieux qu’il le pouvait. Il baissait les yeux en rougissant de honte lorsqu’ils croisaient du monde et que les rires moqueurs résonnaient. Son grand-père, quant à lui, faisait grâce aux passants de grands sourires et clamait à qui le voulait qu’il était le père Noël en mission spéciale. Samuel aurait souhaité mourir.
- Arrête toi là gamin !
Epuisé, Samuel lâcha la corde en haletant, pret à se coucher par terre pour se reposer. Cependant, il avait l’air assez ridicule ainsi et n’était pas prêt à en rajouter à sa honte en se vautrant sur le sol.
- Maintenant c’est à toi de jouer, j’aimerais que tu ailles dans ce magasin et que tu achètes la toute nouvelle poupée Barbie qui est sortie, c’est tout simple, c’est la Barbie 2015.

- Quoi ?
- La Barbie 2015, normalement elle est déjà en vente…
- J’avais compris ! S’exclama Samuel. Mais pourquoi je devrais aller chercher une Barbie !?
- Pose pas de questions et vas-y !

Samuel serra les poings de colère. Jusqu’à quand son grand-père continuerait-il cette humiliation ?! Il commençait à ne plus en vouloir et se demandait si être puni par ses parents ne serait pas préférable au final… Même si c’était à la veille de Noël.
- Tiens, un billet. Achète quelques bonbons aussi.
Le jeune homme resta muet en regardant le billet que lui tendait son grand-père, se demandant s’il allait l’accepter ou non.

- Reste pas planter le lutin, vas-y !

Un dernier coup d’œil, puis il finit par prendre l’argent en soupirant longuement. Pourquoi fallait-il que son grand-père soit barge ?! Il se dirigea silencieusement dans le grand magasin, baissant les yeux et tâchant de se faire tout petit une fois entré dans le vaste supermarché où grouillait déjà pas mal de monde. Il se dirigea d’abord vers les bonbons et voir toute ces friandises lui rappela qu’il mourait de faim. Son grand-père ne lui avait même laissé le temps de prendre un petit déjeuner. Puis il se dépêcha de se rendre au rayon enfant, tâchant de rester imperturbable devant la réaction des gens qui le remarquaient. Finalement, il se retrouva en face des fameuses Barbies et ne mit pas longtemps à remarquer la Barbie 2015. Il attrapa le paquet et s’arrêta quelques instants pour contempler la poupée. Il soupira d’aise en remarquant que c’était la dernière : un peu plus et il n’y en aurait plus eu !
- Hé !
Il s’écria lorsqu’une main se tendit vers la boite et tira. Il pivota et fit face à la femme qui tentait de lui arracher le paquet des mains.

- Mais enfin, cette Barbie est à moi ! S’écria-t-il. Vous voyez bien que j’allais la prendre !
- Faux, vous aviez juste la main posée dessus sans avoir l’air de vous décider. Excusez-moi, mais j’ai une nièce qui désire cette poupée et j’ai promis de la lui offrir.
Samuel n’en revenait pas, la bonne femme était culottée !
- Trouvez-vous un autre magasin et une autre poupée, celle-ci est à moi ! Répliqua-t-il en tirant de toutes ses forces.

La femme était pourtant déterminée à prendre le dessus et Samuel avait du mal à croire que cette situation arrivait réellement, c’était bien la première fois de sa vie qu’il se disputait un article dans un magasin ! Et surtout, il n’aurait jamais cru qu’il en serait venu à se battre pour une poupée Barbie dont il se moquait éperdument.

- Puis-je vous aider ? Demanda une voix grave dans leur dos.
- Ma foi oui, monsieur, ce jeune homme tente de piquer l’article que je souhaitais acheter.
Samuel hoqueta d’indignation :
- Vous êtes gonflée, c’est vous qui tentez de me le piquer !

Le chef de rayon contempla les deux « combattants » et Samuel remarqua immédiatement que la situation ne jouerait pas en sa faveur.

- Jeune homme, laissez donc cet article à la dame calmement où je me verrai forcé d’intervenir.
- Mais j’étais le premier à l’avoir pris, c’est cette garce qui a tenté de me l’arracher des mains !
- Quel jeune malpoli, vous voyez, il m’insulte !

Samuel sentit la rage l’envahir et lança à la femme un regard tueur. Elle voulait du jeune malpoli, il était prêt à lui en donner.

- Vous ne méritez visiblement aucun présent cette année, lâcha-t-il froidement. Moi, lutin du père Noël, je le lui ferai savoir !
Puis, poussant un cri de conquérant, il arracha le paquet des mains de la femme et s’enfuit en courant.
- La poupée ! Arrêtez-le !
- Monsieur !
Il ne prêta aucune attention aux cris derrière lui et se précipita vers les caisses.
- Pardon, pardon, fit-il en bousculant tout le monde pour arriver devant la caissière qui le regardait avec les yeux écarquillés.

En se penchant, il parvint à faire passer ses deux articles devant le scanner à code barre sous les cris indignés de la cliente qui était en train de passer à la caisse avant qu’il ne les interrompe. Puis, il sortit son billet qu’il tendit à la cliente.

- Merci et gardez la monnaie !
- Monsieur ! Arrêtez !

Il s’empressa d’attraper sa poupée ainsi que ses bonbons et fila aussi vite qu’il le pouvait sous le regard choqué d’un bon nombre de personnes. Lorsqu’il arriva prêt de son grand-père, celui ci s’était levé pour l’accueillir, le félicitant déjà d’avoir ramené la Barbie.

- Cours grand-père ! Fit-il en lui attrapant le bras avec sa main libre.
  • Coralie Matin

mercredi 17 décembre 2014

Le lutin du Père Noël 02




Le lendemain matin, il entendit ses parents se préparer et quitter la maison et, constatant qu’il était à peine huit heures passées, s’accorda en souriant quelques heures de sommeil supplémentaire. C’était cela aussi la joie d’être en vacances, on pouvait se coucher à l’heure que l’on voulait et, surtout, se lever quand on le souhaitait. C’était le paradis !
  - Allez gamin, on se lève !! Tonitrua une voix en ouvrant brusquement la porte de sa chambre.
La lumière fut allumée et Samuel grogna avec colère, désespéré que l’on brise son repos des vacances.
  - Debout ! Debout ! Debout !
Voyant qu’il ne se levait pas, son grand père secoua le lit et le jeune homme fut bien forcé de se lever. Diable il était agité ! Avait-il vraiment besoin d’être en maison de retraite avec toute la force qu’il dégageait ?! Samuel ouvrit les yeux en grommelant et resta les yeux ronds devant son grand-père qui lui souriait machiavéliquement.
  - Mais qu’est-ce que tu as sur la tête ?!
  - Ca se voit pas ? Aujourd’hui je suis le Père Noël !
Samuel hésita un moment, fallait-il rire ou pleurer. Si le chapeau rouge et le pompon blanc étaient bien présents sur sa tête, la barbe était quelque peu… étonnante.
  - Et pourquoi tu t’es scotché du papier toilette sur les joues ?
  - La barbe pardi ! La barbe !
  - Heu…
  - Toi mets ça !
Son grand-père lui posa sur la tête un immonde couvre chef peinturluré de vert et visiblement fait en carton.
  - Tu es le lutin du père Noël aujourd’hui ! Et nous avons des tas de chose à faire.
Quoi ?! Samuel observait son grand père avec les yeux écarquillés, se demandant s’il ne s’agissait pas d’une blague ou s’il était sérieux. Ce dernier fronça les sourcils.
  - Allez, habille-toi gamin ! On n’a pas que ça à faire !
  - Mais…
Son grand-père ouvrit les tiroirs et lui balança un caleçon à la figure tout en lui demandant s’il n’avait pas des vêtements verts pour l’assortir avec son chapeau.
  - Cette tenue fera parfaitement l’affaire !
  - Grand-père, c’est un pyjama !
  - On s’en fout ! Mets-le.
  - Non !
Son grand-père lui lança ce regard effrayant dont il avait le secret.
  - Si tu ne le mets pas, je raconterai plein de choses à tes parents.
Samuel sentit son estomac se tordre.
  - Quoi comme choses ?
  -  Du genre « Mon indigne de petit fils m’a laissé seul à la maison toute la journée pour aller jouer avec ses copains ».
  - Mais… mais c’est faux !
  - Evidemment, j’ai jamais dit que ce serait la vérité. Et à ton avis, qui tes parents vont-ils croire ?
Le vieux était décidemment fourbe. Samuel grinça des dents en observant les bandelettes de PQ qui descendaient en cascade sur le menton de son grand-père. Il allait se laisser guider sa conduite par ce vieux gâteux ! Il attrapa le pyjama et l’enfila, non sans jeter un regard haineux à son grand-père que la situation semblait amuser de plus en plus.
                           Lorsqu’il fut prêt, son grand-père l’entraîna dans l’entrée et attrapa leur manteau.
 - Heu, qu’est-ce qu’on fait là ? 
 - On sort, et couvre toi parce qu’il fait froid dehors.
Sortir ? Dans cet accoutrement ?! Mais il n’en était pas question ! Lorsque Samuel fit part de ses sentiments, son grand-père lui fit les grands yeux et, voyant que cela n’avait pas d’effet sur son petit fils, employa une nouvelle fois sa menace. Cette fois-ci encore, Samuel n’eut pas d’autres choix que d’obéir. Lorsqu’ils ouvrirent la porte, un froid glacial vint leur lécher les joues et Samuel regretta de ne pas pouvoir enfilé son bonnet, au lieu de cela il portait cet immonde chapeau de lutin improvisé ! Son grand-père lui tira la manche et lui montra du doigt un vieux skate board stationné près du garage.
  - Heu… pourquoi as-tu sorti mon skate board ? Demanda Samuel.
  - Ceci sera notre traîneau !
En effet, le jeune homme remarqua les grelots que son grand père avait accrochés dessus ainsi qu’une corde à l’avant. Il grimaça en constatant que le vieux ne faisait pas les choses à moitié…
  - Et pour le tirer, j’aimerais que tu ailles me chercher cet animal !
Samuel suivit des yeux la direction que son grand-père pointait et frémit en remarquant qu’il parlait du chien bouvier bernois des voisins.
  - Mais t’es cinglé ?! On ne va pas prendre le chien des voisins pour tirer ce train… heu, truc !
  - Bah, si on l’emprunte pour quelques heures, ils ne remarqueront rien. On le ramène en disant qu’on l’a retrouvé un pâté de maison plus loin.
Pas de doute, le vieux était dérangé ! Samuel se dit alors que la vieillesse était décidemment une bien triste chose… faire perdre la tête ainsi, quelle horreur ! Il espérait ne jamais terminer de cette façon.
  - Aïe ! S’écria Samuel après que son grand-père l’eut frappé à la tête.
  - Arrêtes de rêvasser et va me chercher ce chien !
  - Mais ça ne va pas, je ne vais pas le voler ! S’il y a un problème après, je suis sûr que tu vas le retourner contre moi !
Leurs regards s’affrontèrent un long moment, mais cette fois-ci Samuel était déterminé à ne pas céder. Son grand-père avait vraisemblablement décidé de le tourner en ridicule, il était hors de question qu’il se laisse faire !
  - Bon très bien…
Le jeune homme écarquilla les yeux en voyant que le vieux abandonnait si vite.
  - C’est toi qui vas tirer le traîneau alors !
  - Je ne tirerai pas cette saleté de traîneau ! Si tu veux te tourner en ridicule, fais-le tout seul ! Tu es vieux et t’as rien à perdre, moi je suis jeune et j’ai encore toute ma vie devant moi, j’ai donc une réputation à sauver si je ne veux pas passer mon existence dans la solitude la plus totale !

lundi 15 décembre 2014

Le lutin du Père Noël 01


Samuel était avachi devant la télé, profitant avec une joie immense de cette douceur de ne rien faire, la dolce farniente la plus totale. Qu’il était bon d’être en vacances ! Principalement les vacances de Noël où tout n’était que friandises et fête ! Il s’étira comme un chat alors que son émission s’achevait, heureux de constater que demain serait Noël. Qu’est-ce qu’il raffolait de cette fête ! Certes, ses yeux étaient beaucoup moins pétillants que lorsqu’il était enfant et il ne guettait plus le père Noël, mais cela restait pour lui un moment heureux. Parfois, il s’étonnait tout de même d’oublier que la fête approchait, trop occupé qu’il était avec sa vie trépidante de lycéen. Puis sa mère venait lui demander quel cadeau lui ferait plaisir pour le fameux jour et alors tous ses souvenirs revenaient. Comment avait-il pu oublier Noël ?! Et lorsque les vacances annonciatrices commençaient, il avait cessé depuis longtemps de trépigner d’impatience, mais il continuait à attendre la fête avec un plaisir distinct. Au dehors, il entendit le moteur d’une voiture qu’on garait dans l’allée. Il se leva afin d’aller observer et son visage s’assombrit. Il y avait juste une chose dérangeante pour le Noël de cette année…
- Samuel, on est là ! S’écria sa mère.
Le jeune homme se précipita dans l’entrée pour les accueillir, effrayé d’être traité de malpoli.
- Bonjour Grand-père, déclara-t-il d’une voix morne.
Le vieil homme se tourna vers lui après avoir enlevé son écharpe. Samuel fut frappé en constatant que celui-ci avait beaucoup vieilli depuis la dernière fois qu’il l’avait vu, cependant son grand-père afficha son habituel sourire mesquin.
- Oh Samuel, tu es toujours aussi vilain que la dernière fois que je t’ai vu.
Puis se tournant vers les parents de l’intéressé.
- Vous êtes sûres que c’est mon petit-fils ?
Ses parents rirent tandis que la mine de Samuel s’assombrissait. Il avait toujours détesté cette manie de son grand-père de le rabaisser, certes ses parents avaient beau lui dire qu’il plaisantait, mais c’était un sujet sensible pour un adolescent.
- On monte tes affaires dans la chambre papa, annonça le père de Samuel en attrapant la petite valise.
Sa mère se dirigea dans la cuisine, si bien que Samuel se retrouva seul avec son grand-père.
- Alors, tu es toujours aussi mauvais en classe ?
A nouveau Samuel serra la mâchoire pour s’empêcher de répondre méchamment.
- Je me suis… amélioré.
- Moyen c’est toujours mieux que nul.
Un gros effort fut fait par Samuel qui se précipita avec un soupir de soulagement lorsque sa mère l’appela.
- Ecoute, fit-elle lorsqu’il fut dans la cuisine, ton père et moi nous avons une course demain et nous aimerions que tu restes avec ton grand-père pour la journée.
Samuel resta sans voix.
- Quoi ? Vous me laissez seul avec lui un 24 décembre ?!
Sa mère afficha une moue désapprobatrice et Samuel comprit qu’il était allé un peu trop loin.
- Ton grand-père est heureux de sortir de la maison de retraite et tu ne le vois pas souvent, tu pourrais faire un effort que ce soit le 24 décembre ou non ?
- Oui mais…
- Comme tu as sûrement du le constater, ce n’est pas la grande forme pour lui en ce moment, c’est pourquoi il sera heureux que tu restes avec lui demain.
- Mais je…
- Plus de mais, tu t’occuperas de ton grand-père demain, point.
Penaud, Samuel retourna dans sa chambre. Pourquoi lui infligeait-on cela !


Coralie MARTIN

mercredi 23 avril 2014

Le Château sur le Glaçon

Bonjour,

Voici une œuvre inachevée et son esquisse, que j'ai réalisé il y quelques mois pour vous. J'espère qu'elle vous plaira.
Je sais que je ne fais plus beaucoup d'article, et j'en suis désolé, mais j'ai des projets plein la tête, sans pour autant avoir beaucoup de temps pour les réaliser.