dimanche 21 décembre 2014

Retrouvailles 04


     Jean se retournait dans son lit, se débattant contre ses couvertures. Il venait de faire un cauchemars, il venait de réver du jeune garçon qui venait de se faire arrêter pour vol. Il l'avait vu se faire traîner jusqu'au beffroi ou on enfermait les prisonniers. Les cellules y étaient froides et l'on y mourait de faim. Arrêter pour un vol, avoir la main tranchée alors que l'on est qu'un enfant. Cette idée lui faisait peur.
       Le jeune homme aux cheveux d'un noire intense se redressa sur son lit et songea que l'enfant lui rappelait son passé. Pourquoi lui avait il réussis à s'en sortir et ce jeune garçon ne le pourrait pas. Jean se leva et alla se regarder dans le grand miroir dressé dans sa toute petite chambre. Il devenait un homme et cela faisait quelques mois qu'il s'était enrôler comme garde de la cité. Finis la misère pour lui, il avait désormais plusieurs repas par jour, une petite chambre meublée d'un lit, d'une table et d'une chaise ainsi que d'un grand miroir. Un représentant de l'ordre de la riche ville se devait d'être toujours présentable, d'ailleurs l'uniforme lui permettait de faire craquer bon nombre de jeune damoiselles Mais cette nuit, la seule chose qui lui importait c'était cet enfant. Avoir la main tranchées à un si jeune âge et à quelques jours de noël, cela s’insupportait.
      Il revêtu son bel uniforme, histoire de passer inaperçu et de rentrer facilement dans la prison. Pour braver le froid il y ajouta une cape noire qui lui permettrait de disparaître dans le noir le moment venu. Le jeune homme ne pris pas sa lance trop voyante et se contenta de son épée qu'il dissimula sous sa cape. L'adolescent espérait ne pas s'en servir contre ses camarades car il les appréciait beaucoup, mais surtout, qu'il était bien moins expérimenté qu'eux en raison de son jeune âge. Il regarda son foyer et ce dit pour se rassurer qu'une vie valait bien mieux que tout ça.
    Jean sortit de sa chambre pour la dernière fois et se mis en route pour le beffroi. Il y arriva rapidement, sans croiser aucun soldat. En cette période de fête enneigée, nul ne faisait la guerre et la cité était beaucoup moins surveillée qu'en temps normal. Pourtant il était encore tôt et les rues étaient encore remplies. Il faudrait juste passer entre les rondes des rares gardes dans les rues se dit- il. Il entra dans la grande tour qui dominait la ville et, comme il se l'imaginait, le gardien était déjà assoupis, une bouteille de vin vide devant lui. Le jeune homme s'empara des clefs et descendit l'escalier jusqu'au sous sol et ouvrit la cellule de l'enfant. Celui ci tenta de s'échapper à ce garde qui se tenait devant lui mais le soldat l'en empêcha. Il s’accroupit à sa hauteur et, les yeux dans les yeux, lui dit :

          - Ne craint rien je vais te faire sortir d'ici.
 
     Il pris l'enfant par le bras et l'emmena à l'extérieur où ils se fondirent dans l'obscurité, les rues étaient presque vides désormais. Ils n'avaient fait que cent mètres que Jean tourna les talons, retenant l'enfant par le bras. Le jeune homme jeta un regard sur la grande horloge de l’hôtel de ville. Les portes de la citée allait se fermer dans dix minutes. Il fallait faire vite ! Ils repartirent en pressant le pas au maximum, essayant d'être le plus rapide possible, mais aussi discrètement qu'ils le pouvaient, quant tout à coup, les cloches du poste de garde adjacent au beffroi se mirent à résonner.
     Jean savait désormais que l'enfant s'était évadé et les rues presque désertes seraient bientôt remplis de soldats à leurs recherche. Il ne leurs restait plus que cinq-cents mètres à parcourir, mais le jeune homme préféra faire un léger détour par les petites ruelles sombres, gage de discrétion.
    Ils arrivèrent enfin à la porte, et attendirent quelques secondes devant elle, pour s'assurer que personnes ne les verraient s'échapper. Dans cinq minute elle serait fermée. Un garde accouru pour dit quelques mots à ceux qui surveillaient l'entrée et repartit aussi vite. Les deux soldats chargés de surveiller l'entrée s'éclipsèrent. Jean eu un moment de doute mais les portes se mirent à bouger. S'ils n'y allaient pas maintenant les deux compères seraient prisonniers dans la ville. Ils s'élancèrent et les passèrent quelques instants avant l'instant fatidique.

    En moins d'une seconde Jean et Henry se retrouvèrent à terre, venant de heurter quelque chose. Sonné, le jeune entendit la voix d'un vieil homme s'exclamer :

          - Henri ! Henri ! Te voilà enfin !
          - Grand père ! Répondit l'enfant à moitié en pleurs.

     Jean sentit son cœur se serrer en entendant cette scène, il était à la fois heureux et triste. Il essaya de se relever quand tout à coup il sentit des bras se refermer sur lui.

          - Oh Jean ! Je te retrouve enfin mon frère ! S'exclama un jeune homme d'une voix tremblante.
          - Tobias ?! Répondit il se sentant comme dans un rêve.
          - Oui c'est moi !
          - Je croyais que tu étais mort ?! Dit il alors qu'une larme venait de perler au coin de son œil gauche.
          - Non je suis bien là.

     Tobias aida son frère à se relever et l'enlaça. Cela faisait tellement d'années qu'ils ne s'étaient pas vu. L'étreinte dura bien quelques minutes et tous deux pleurèrent en silence, pensant qu'ils devaient se montrer fort lors de ces retrouvailles. En effet, ils avaient bien grandit.

          - Que faites vous pour le réveillons ? Demanda le vieillard vêtu de rouge arborant un grand sourire.



     Les deux frères se retournèrent vers lui un peu surpris par cette question qui venait perturber leurs retrouvailles. Jean découvrait pour la première fois ce vieil homme énigmatique auquel Henry s'accrochait comme si sa vie en dépendait.


         - Je n'y ai pas pensée, à vrai dire. Je pense que nous n'avons nul pars ou aller?! Dit il en se retournant vers son frère qui baissa la tête.
         - Vous n'avez cas venir avec nous. Si nous partons maintenant, nous y serons pour le réveillon et mon épouse aura fait un souper digne des rois.

    Les deux frères acquiescèrent, et la compagnie repris la route à contre sens. Tobias avait tout laissé pour retrouver son frère et cette année Noël lui offrit le plus beau des cadeaux, un frère, un nouvel ami et un toit pour les fêtes.

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