dimanche 21 décembre 2014

Retrouvailles 03


      Il s'écroula de fatigue dans la neige. Une pensée traversa l'esprit du jeune homme : allait-il mourir ici ? A bout de force il essaya de se relever, en vain. Il resta allongé là et perdit connaissance.

      Une douce chaleurs vint le réveiller. Et les yeux encore clos, il se demanda s'il était au paradis. En pensant à cela, il sursauta et s'empressa de regarder autour de lui. La première vision qu'il eu fut un vieillard vêtu d'un haillon rouge assez maigrelet et à la longue barbe blanche qui contrastait avec son crâne dégarnit. Le vieil homme entretenait un feu. Il eu un instant l'impression d'y être ; au paradis. Mais en regardant autour de lui, il était dans la même forêt, avec la même neige. Le feu avait fait fondre la neige autour de lui et il était désormais enroulé dans une couverture et ses vêtement avaient désormais séché.

« Veux-tu de la soupe mon garçon !
- Euh... oui... balbutia le jeune homme, la langue encore engourdie

      Le vieillard s'empressa de lui donner un bol en bois remplis d'un maigre potage. Il avait fait fondre de la neige dans une toute petite marmite et y avait mis quelques herbes et légumes. Le jeune garçon commença à manger goulûment, avant de s'interrompre.

« Vous ne mangez pas ? Lança-t-il
- Je n'ai qu'un seul bol, je mangerais quand tu auras finis.
- Oh je suis désolé. Lâcha le jeune homme un peu gêné.
- Ne le soit pas. Comment t'appelles tu ?
- Tobias et vous ? Répondit- il entre deux gorgées.

      Le vieil homme ne répondit pas, il n'en avait d’ailleurs aucune intention. Ils s'observèrent tout deux puis le vieux lança une autre question :

- Que fais tu dans cette forêt en plein mois de décembre ?
- Je suis à la recherche de mon frère, je me rend en ville.
- Et bien nous pourrons faire le chemin ensemble.

     Tobias était bouche bée. Il ne lui avait même pas dit dans quel ville il se rendait. Le vieil homme lui sembla alors digne d'un fou échappé de l'asile.

- Mais je ne vous ai pas dis ou j'allais ?! S'exclama-t-il d'un ton interrogateur.
- Non mais je me rend en ville aussi vois-tu, et si je te rencontre maintenant, c'est que nous devons faire le voyage ensemble. Et arrêtes de me vouvoyer, je ne suis pas plus digne que toi, ou que tout autre homme sur cette terre.

      A peine avait il finit de dire sa phrase qu'il éclata de rire. Le jeune homme était perplexe. Il lui tendit le bol de soupe qu'il venait de finir. Le vieil homme s'arrêta de rire, remplis le bol, et le tendit au jeune homme qui fit un signe de refus.

- Alors c'est à moi de manger. Toi, va dormir, nous avons une longue route demain jusqu'à ta ville.

     Tobias se retourna de manière à ne plus être face au feu et à cet étrange individu. Il se recroquevilla et s'assoupit rapidement après avoir pensé qu'il en avait de la chance d'avoir rencontré ce vieil homme qui lui avait sauvé la vie, mais qu'il se serait bien passé d'un vieillard sénile quand même.

       Le lendemain matin, ils se mirent en marche ensemble. Il n'était plus qu'à quelques heures de la ville, et Tobias se dit qu'il n'avait qu'à supporter ce vieillard une journée, une seule journée ; et puis, mieux valait marcher à deux que tout seul après tout.
      Le vieil homme était silencieux et durant les premières heures de marche nul ne dis un mots. D'ailleurs le jeune homme fut surpris qu'il ne le ralentissait pas du tout. Le vieux marchait aussi vite que lui ; voir, par moment, le vigoureux garçon avait du mal à suivre.
      Au bout de trois heures de marche, ils arrivèrent enfin aux portes de la ville. A ce moment là Tobias voulu se mettre à courir de joie vers ces rues pleine de monde, mais le vieux l'arrêta.

- Ce n'est pas dans cette ville que tu retrouveras ton frère.
- Qu'est ce que tu dis ?! S'étonna le jeune homme, choqué.
 
Le vieil homme répéta sa sentence.

- Qu'est ce que tu en sais ! Dit Tobias en colère.
- Les étoiles me l'ont dis cette nuit.
- J'irais quand même dans cette ville ! Cracha le jeune homme d'un ton dédaigneux.
- Je sais et moi aussi, il faut qu'on achète des provisions pour aller jusqu'à la prochaine ville. Mais ne te fais pas trop d'espoir, ce n'est pas ici que tu le retrouveras.

Le jeune homme se calma mais fis pars au vieil homme qu'il n'avait plus d'argent.

- Moi si répondit le vieux.

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