dimanche 21 décembre 2014
Le lutin du Père Noël 04
Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient tous les deux dans un taxi et son grand-père se tordait de rire après que Samuel lui eut expliqué l’incroyable situation.
- Et bien, je ne t’aurais pas cru capable d’un tel exploit !
- Cette bonne femme aurait mérité une correction…
- Au moins elle n’a pas eu la poupée.
- A quel prix, je ne pourrai plus jamais mettre les pieds dans ce magasin maintenant.
Un silence s’installa et Samuel observa les rues au dehors, se demandant où la voiture les emmenait. Le cœur encore affolé par sa course poursuite, il n’avait pas prêté attention à la direction qu’avait indiquée son grand-père au chauffeur.
- Tu verras. Ce que je t’ai fait faire aujourd’hui n’était pas inutile.
Finalement, le taxi s’arrêta devant une modeste maison et son grand-père attrapa la poupée qu’il cala sous son bras.
- Dommage que tu n’aies pas eu le temps de demander un paquet cadeau.
Samuel leva les yeux au ciel, il pouvait au moins le remercier d’avoir apporté la poupée. Il suivit silencieusement son grand-père jusqu’au perron de la maison, se demandant ce que cela pouvait bien être cette fois-ci. Le vieil homme sonna et afficha un grand sourire sous sa barbe en papier toilette lorsqu’une femme vint ouvrir. Celle-ci le contempla un moment avec les yeux écarquillés, puis explosa de rire !
- Bonté divine, je n’aurais jamais cru que vous le feriez réellement !
- J’ai promis à votre père Jeanne ! Voici mon petit fils Samuel, il joue le rôle de lutin pour aujourd’hui. Marina est là ?
- Bien sûr, je l’appelle. Mais entrez s’il vous plait.
Sans trop comprendre ce qu’il se passait, Samuel suivit son grand-père dans le petit salon et accueillit avec joie la chaleur qui sortait d’une cheminée allumée.
- Qui est-ce Jeanne ?
- Tu ne devineras jamais François, c’est l’ami de mon père qui est venu.
- Louis ! Ca alors ? Bonjour !
Celui qui était visiblement le père de famille vint saluer les deux nouveaux venus, remerciant avec chaleur le grand-père de Samuel qui lui assurait que ce n’était rien. A côté, Samuel ne savait plus où se mettre, se sentant perdu… Soudain, une petite fille d’une huitaine d’année fit son apparition dans le salon.
- Ohoho ! S’exclama le vieil homme en imitant le Père Noël. Mais c’est notre petite Marina ! Moi et mon lutin nous avons un cadeau pour toi !
La petite fille sembla d’abord intriguée, ses yeux allant de Samuel au vieil homme, puis du vieil homme à Samuel. Puis elle se mit à rire.
- C’est oncle Louis ?
- Bah, tu m’as reconnu ! Répondit grand-père en prenant un air faussement surpris et tortillant avec ses doigts les bandelettes de PQ.
- Papy avait promis que tu viendrais s’il partait.
- Ton papy ne t’a pas menti. Tiens ma puce, voilà le cadeau que ton grand-père voulait que je t’offre s’il ne pouvait pas le faire lui-même.
Samuel observa les parents de la petite Marina et vit que la femme, Jeanne, versait des larmes abondantes. L’enfant prit la boîte entre ses mains et s’extasia devant la Barbie 2015 !
- Merci oncle Louis ! S’exclama-t-elle avec les yeux brillants.
Puis se retournant vers ses parents.
- On peut aller au cimetière voir papy demain ? Demanda-t-elle avec excitation. Il faut aussi que je le remercie !
- Bien sûr ma puce, on ira.
Tandis que les deux parents aidaient l’enfant à ouvrir la boite, Samuel s’avança furtivement derrière son grand-père.
- Qui sont ces gens ?
- Jeanne est la fille de mon meilleur ami en maison de retraite, je les côtoyais régulièrement lorsqu’ils allaient rendre visite à Georges. Il s’est malheureusement éteint il y a quelques mois après être tombé malade et avait pour habitude à chaque Noël de venir déguiser en père noël pour offrir un cadeau à sa petite fille. Avant qu’il ne nous quitte, il m’a fait promettre de le remplacer pour ce Noël.
Samuel sentit une boule lui nouer la gorge tandis qu’il observait Marina et sa poupée.
- N’ayant pas de costume, j’ai improvisé. Désolé de ne t’avoir rien dit gamin, mais je me suis dis que cela nous amuserait un peu.
- C’est surtout toi que ça a amusé.
- Oui c’est vrai, rit son grand-père. Depuis la mort de Georges, je me suis rendu compte que je ne passais pas tellement de temps avec mon petit-fils, je me suis donc dit que c’était le moment de faire quelque chose d’exceptionnel avec toi.
- Pour être exceptionnel, c’est vrai que c’était exceptionnel !
- Qui est avec toi oncle Louis ? Demanda la petite fille en s’approchant de Samuel.
- Lui c’est mon lutin ! Il m’a été bien utile pour amener ton cadeau jusqu’ici.
- Je peux lui montrer ma poupée ?
- Bien sûr !
Elle tendit la Barbie à Samuel qui se pencha pour la contempler avec un sourire, faisant des compliments à l’enfant qui rougit de plaisir. Il accepta alors de jouer avec elle et, pendant plus d’une heure, replongea en enfance tandis qu’il partageait les jeux de l’enfant. Finalement, il fut bientôt l’heure pour eux de partir et, étrangement, Samuel dit au revoir avec regret. Marina lui agrippa alors la main et leva ses grands yeux vers lui :
- Vous reviendrez l’année prochaine, hein ? Noël avec vous c’est aussi bien qu’avec papy.
Le jeune homme jeta un coup d’œil vers son grand-père qui haussa les épaules. Finalement, Samuel se pencha vers elle afin de lui répondre :
- Oui, l’année prochaine nous serons là. Parole de lutin !
- Et de Père Noël ! Ajouta son grand-père en riant.
Et les yeux brillants de la petite fille suffirent à sceller définitivement leur promesse. A l’année prochaine et joyeux Noël !
Coralie Martin
samedi 20 décembre 2014
Le lutin du Père Noël 03
Bon sang qu’il était lourd ! La corde lui brûlait les mains tandis qu’il tirait de toutes ses forces et des gouttes de sueur perlaient contre son front. Pour le coup, il n’avait plus froid du tout.
- Plus vite Rudolf ! Criait son grand-père qui avait lui aussi l’air grotesque assis en tailleur sur sa planche.
- Parce qu’en plus d’être un lutin du père noël, je suis aussi un renne maintenant, grommela Samuel.
- Tu es un petit-fils multitâche ! Et si tu pouvais être un petit fils rapide ce serait encore mieux !
- C’est pas ma faute si tu pèses plus lourd qu’un éléphant qui aurait bouffé un hippopotame !
Il ressentit une douleur dans le dos et s’arrêta brusquement. En se retournant, il remarqua que son grand-père avait conservé une corde et l’avait fouetté avec.
- Ne parle pas comme ça du père noël ! Avance ou bien je te fouette encore.
- Père Noël mes fesses !
Un nouveau coup lui fit grincer des dents et il continua à tirer du mieux qu’il le pouvait. Il baissait les yeux en rougissant de honte lorsqu’ils croisaient du monde et que les rires moqueurs résonnaient. Son grand-père, quant à lui, faisait grâce aux passants de grands sourires et clamait à qui le voulait qu’il était le père Noël en mission spéciale. Samuel aurait souhaité mourir.
- Arrête toi là gamin !
Epuisé, Samuel lâcha la corde en haletant, pret à se coucher par terre pour se reposer. Cependant, il avait l’air assez ridicule ainsi et n’était pas prêt à en rajouter à sa honte en se vautrant sur le sol.
- Maintenant c’est à toi de jouer, j’aimerais que tu ailles dans ce magasin et que tu achètes la toute nouvelle poupée Barbie qui est sortie, c’est tout simple, c’est la Barbie 2015.
- Quoi ?
- La Barbie 2015, normalement elle est déjà en vente…
- J’avais compris ! S’exclama Samuel. Mais pourquoi je devrais aller chercher une Barbie !?
- Pose pas de questions et vas-y !
Samuel serra les poings de colère. Jusqu’à quand son grand-père continuerait-il cette humiliation ?! Il commençait à ne plus en vouloir et se demandait si être puni par ses parents ne serait pas préférable au final… Même si c’était à la veille de Noël.
- Tiens, un billet. Achète quelques bonbons aussi.
Le jeune homme resta muet en regardant le billet que lui tendait son grand-père, se demandant s’il allait l’accepter ou non.
- Reste pas planter le lutin, vas-y !
Un dernier coup d’œil, puis il finit par prendre l’argent en soupirant longuement. Pourquoi fallait-il que son grand-père soit barge ?! Il se dirigea silencieusement dans le grand magasin, baissant les yeux et tâchant de se faire tout petit une fois entré dans le vaste supermarché où grouillait déjà pas mal de monde. Il se dirigea d’abord vers les bonbons et voir toute ces friandises lui rappela qu’il mourait de faim. Son grand-père ne lui avait même laissé le temps de prendre un petit déjeuner. Puis il se dépêcha de se rendre au rayon enfant, tâchant de rester imperturbable devant la réaction des gens qui le remarquaient. Finalement, il se retrouva en face des fameuses Barbies et ne mit pas longtemps à remarquer la Barbie 2015. Il attrapa le paquet et s’arrêta quelques instants pour contempler la poupée. Il soupira d’aise en remarquant que c’était la dernière : un peu plus et il n’y en aurait plus eu !
- Hé !
Il s’écria lorsqu’une main se tendit vers la boite et tira. Il pivota et fit face à la femme qui tentait de lui arracher le paquet des mains.
- Mais enfin, cette Barbie est à moi ! S’écria-t-il. Vous voyez bien que j’allais la prendre !
- Faux, vous aviez juste la main posée dessus sans avoir l’air de vous décider. Excusez-moi, mais j’ai une nièce qui désire cette poupée et j’ai promis de la lui offrir.
Samuel n’en revenait pas, la bonne femme était culottée !
- Trouvez-vous un autre magasin et une autre poupée, celle-ci est à moi ! Répliqua-t-il en tirant de toutes ses forces.
La femme était pourtant déterminée à prendre le dessus et Samuel avait du mal à croire que cette situation arrivait réellement, c’était bien la première fois de sa vie qu’il se disputait un article dans un magasin ! Et surtout, il n’aurait jamais cru qu’il en serait venu à se battre pour une poupée Barbie dont il se moquait éperdument.
- Puis-je vous aider ? Demanda une voix grave dans leur dos.
- Ma foi oui, monsieur, ce jeune homme tente de piquer l’article que je souhaitais acheter.
Samuel hoqueta d’indignation :
- Vous êtes gonflée, c’est vous qui tentez de me le piquer !
Le chef de rayon contempla les deux « combattants » et Samuel remarqua immédiatement que la situation ne jouerait pas en sa faveur.
- Jeune homme, laissez donc cet article à la dame calmement où je me verrai forcé d’intervenir.
- Mais j’étais le premier à l’avoir pris, c’est cette garce qui a tenté de me l’arracher des mains !
- Quel jeune malpoli, vous voyez, il m’insulte !
Samuel sentit la rage l’envahir et lança à la femme un regard tueur. Elle voulait du jeune malpoli, il était prêt à lui en donner.
- Vous ne méritez visiblement aucun présent cette année, lâcha-t-il froidement. Moi, lutin du père Noël, je le lui ferai savoir !
Puis, poussant un cri de conquérant, il arracha le paquet des mains de la femme et s’enfuit en courant.
- La poupée ! Arrêtez-le !
- Monsieur !
Il ne prêta aucune attention aux cris derrière lui et se précipita vers les caisses.
- Pardon, pardon, fit-il en bousculant tout le monde pour arriver devant la caissière qui le regardait avec les yeux écarquillés.
En se penchant, il parvint à faire passer ses deux articles devant le scanner à code barre sous les cris indignés de la cliente qui était en train de passer à la caisse avant qu’il ne les interrompe. Puis, il sortit son billet qu’il tendit à la cliente.
- Merci et gardez la monnaie !
- Monsieur ! Arrêtez !
Il s’empressa d’attraper sa poupée ainsi que ses bonbons et fila aussi vite qu’il le pouvait sous le regard choqué d’un bon nombre de personnes. Lorsqu’il arriva prêt de son grand-père, celui ci s’était levé pour l’accueillir, le félicitant déjà d’avoir ramené la Barbie.
- Cours grand-père ! Fit-il en lui attrapant le bras avec sa main libre.
- Coralie Matin
mercredi 17 décembre 2014
Le lutin du Père Noël 02
Le lendemain matin, il entendit
ses parents se préparer et quitter la maison et, constatant qu’il était à peine
huit heures passées, s’accorda en souriant quelques heures de sommeil
supplémentaire. C’était cela aussi la joie d’être en vacances, on pouvait se
coucher à l’heure que l’on voulait et, surtout, se lever quand on le
souhaitait. C’était le paradis !
- Allez gamin, on se lève !! Tonitrua une voix en ouvrant
brusquement la porte de sa chambre.
La lumière fut allumée et Samuel
grogna avec colère, désespéré que l’on brise son repos des vacances.
- Debout ! Debout ! Debout !
Voyant qu’il ne se levait pas, son
grand père secoua le lit et le jeune homme fut bien forcé de se lever. Diable
il était agité ! Avait-il vraiment besoin d’être en maison de retraite
avec toute la force qu’il dégageait ?! Samuel ouvrit les yeux en
grommelant et resta les yeux ronds devant son grand-père qui lui souriait
machiavéliquement.
- Mais qu’est-ce que tu as sur la tête ?!
- Ca se voit pas ? Aujourd’hui je suis le Père Noël !
Samuel hésita un moment, fallait-il
rire ou pleurer. Si le chapeau rouge et le pompon blanc étaient bien présents
sur sa tête, la barbe était quelque peu… étonnante.
- Et pourquoi tu t’es scotché du papier toilette sur les joues ?
- La barbe pardi ! La barbe !
- Heu…
- Toi mets ça !
Son grand-père lui posa sur la tête
un immonde couvre chef peinturluré de vert et visiblement fait en carton.
- Tu es le lutin du père Noël aujourd’hui ! Et nous avons des tas
de chose à faire.
Quoi ?! Samuel observait son
grand père avec les yeux écarquillés, se demandant s’il ne s’agissait pas d’une
blague ou s’il était sérieux. Ce dernier fronça les sourcils.
- Allez, habille-toi gamin ! On n’a pas que ça à faire !
- Mais…
Son grand-père ouvrit les tiroirs
et lui balança un caleçon à la figure tout en lui demandant s’il n’avait pas
des vêtements verts pour l’assortir avec son chapeau.
- Cette tenue fera parfaitement l’affaire !
- Grand-père, c’est un pyjama !
- On s’en fout ! Mets-le.
- Non !
Son grand-père lui lança ce regard
effrayant dont il avait le secret.
- Si tu ne le mets pas, je raconterai plein de choses à tes parents.
Samuel sentit son estomac se
tordre.
- Quoi comme choses ?
- Du genre « Mon indigne de
petit fils m’a laissé seul à la maison toute la journée pour aller jouer avec
ses copains ».
- Mais… mais c’est faux !
- Evidemment, j’ai jamais dit que ce serait la vérité. Et à ton avis,
qui tes parents vont-ils croire ?
Le vieux était décidemment fourbe. Samuel
grinça des dents en observant les bandelettes de PQ qui descendaient en cascade
sur le menton de son grand-père. Il allait se laisser guider sa conduite par ce
vieux gâteux ! Il attrapa le pyjama et l’enfila, non sans jeter un regard
haineux à son grand-père que la situation semblait amuser de plus en plus.
Lorsqu’il
fut prêt, son grand-père l’entraîna dans l’entrée et attrapa leur manteau.
- Heu, qu’est-ce qu’on fait là ?
- On sort, et couvre toi parce qu’il fait
froid dehors.
Sortir ? Dans cet
accoutrement ?! Mais il n’en était pas question ! Lorsque Samuel fit
part de ses sentiments, son grand-père lui fit les grands yeux et, voyant que
cela n’avait pas d’effet sur son petit fils, employa une nouvelle fois sa
menace. Cette fois-ci encore, Samuel n’eut pas d’autres choix que d’obéir. Lorsqu’ils
ouvrirent la porte, un froid glacial vint leur lécher les joues et Samuel regretta
de ne pas pouvoir enfilé son bonnet, au lieu de cela il portait cet immonde
chapeau de lutin improvisé ! Son grand-père lui tira la manche et lui
montra du doigt un vieux skate board stationné près du garage.
- Heu… pourquoi as-tu sorti mon skate board ? Demanda Samuel.
- Ceci sera notre traîneau !
En effet, le jeune homme remarqua
les grelots que son grand père avait accrochés dessus ainsi qu’une corde à
l’avant. Il grimaça en constatant que le vieux ne faisait pas les choses à moitié…
- Et pour le tirer, j’aimerais que tu ailles me chercher cet
animal !
Samuel suivit des yeux la direction
que son grand-père pointait et frémit en remarquant qu’il parlait du chien
bouvier bernois des voisins.
- Mais t’es cinglé ?! On ne va pas prendre le chien des voisins
pour tirer ce train… heu, truc !
- Bah, si on l’emprunte pour quelques heures, ils ne remarqueront rien.
On le ramène en disant qu’on l’a retrouvé un pâté de maison plus loin.
Pas de doute, le vieux était
dérangé ! Samuel se dit alors que la vieillesse était décidemment une bien
triste chose… faire perdre la tête ainsi, quelle horreur ! Il espérait ne
jamais terminer de cette façon.
- Aïe ! S’écria Samuel après que son grand-père l’eut frappé à la
tête.
- Arrêtes de rêvasser et va me chercher ce chien !
- Mais ça ne va pas, je ne vais pas le voler ! S’il y a un problème
après, je suis sûr que tu vas le retourner contre moi !
Leurs regards s’affrontèrent un
long moment, mais cette fois-ci Samuel était déterminé à ne pas céder. Son
grand-père avait vraisemblablement décidé de le tourner en ridicule, il était
hors de question qu’il se laisse faire !
- Bon très bien…
Le jeune homme écarquilla les yeux
en voyant que le vieux abandonnait si vite.
- C’est toi qui vas tirer le traîneau alors !
- Je ne tirerai pas cette saleté de traîneau ! Si tu veux te
tourner en ridicule, fais-le tout seul ! Tu es vieux et t’as rien à
perdre, moi je suis jeune et j’ai encore toute ma vie devant moi, j’ai donc une
réputation à sauver si je ne veux pas passer mon existence dans la solitude la
plus totale !
lundi 15 décembre 2014
Le lutin du Père Noël 01
Samuel était avachi devant la
télé, profitant avec une joie immense de cette douceur de ne rien
faire, la dolce farniente la plus totale. Qu’il était bon
d’être en vacances ! Principalement les vacances de Noël où
tout n’était que friandises et fête ! Il s’étira comme un
chat alors que son émission s’achevait, heureux de constater que
demain serait Noël. Qu’est-ce qu’il raffolait de cette fête !
Certes, ses yeux étaient beaucoup moins pétillants que lorsqu’il
était enfant et il ne guettait plus le père Noël, mais cela
restait pour lui un moment heureux. Parfois, il s’étonnait tout de
même d’oublier que la fête approchait, trop occupé qu’il était
avec sa vie trépidante de lycéen. Puis sa mère venait lui demander
quel cadeau lui ferait plaisir pour le fameux jour et alors tous ses
souvenirs revenaient. Comment avait-il pu oublier Noël ?! Et
lorsque les vacances annonciatrices commençaient, il avait cessé
depuis longtemps de trépigner d’impatience, mais il continuait à
attendre la fête avec un plaisir distinct. Au dehors, il entendit le
moteur d’une voiture qu’on garait dans l’allée. Il se leva
afin d’aller observer et son visage s’assombrit. Il y avait juste
une chose dérangeante pour le Noël de cette année…
- Samuel, on est là !
S’écria sa mère.
Le jeune homme se précipita dans
l’entrée pour les accueillir, effrayé d’être traité de
malpoli.
- Bonjour Grand-père,
déclara-t-il d’une voix morne.
Le vieil homme se tourna vers lui
après avoir enlevé son écharpe. Samuel fut frappé en constatant
que celui-ci avait beaucoup vieilli depuis la dernière fois qu’il
l’avait vu, cependant son grand-père afficha son habituel sourire
mesquin.
- Oh Samuel, tu es toujours
aussi vilain que la dernière fois que je t’ai vu.
Puis se tournant vers les parents
de l’intéressé.
- Vous êtes sûres que c’est
mon petit-fils ?
Ses parents rirent tandis que la
mine de Samuel s’assombrissait. Il avait toujours détesté cette
manie de son grand-père de le rabaisser, certes ses parents avaient
beau lui dire qu’il plaisantait, mais c’était un sujet sensible
pour un adolescent.
- On monte tes affaires dans la
chambre papa, annonça le père de Samuel en attrapant la petite
valise.
Sa mère se dirigea dans la
cuisine, si bien que Samuel se retrouva seul avec son grand-père.
- Alors, tu es toujours aussi
mauvais en classe ?
A nouveau Samuel serra la mâchoire
pour s’empêcher de répondre méchamment.
- Je me suis… amélioré.
- Moyen c’est toujours mieux
que nul.
Un gros effort fut fait par Samuel
qui se précipita avec un soupir de soulagement lorsque sa mère
l’appela.
- Ecoute, fit-elle lorsqu’il
fut dans la cuisine, ton père et moi nous avons une course demain et
nous aimerions que tu restes avec ton grand-père pour la journée.
Samuel resta sans voix.
- Quoi ? Vous me laissez
seul avec lui un 24 décembre ?!
Sa mère afficha une moue
désapprobatrice et Samuel comprit qu’il était allé un peu trop
loin.
- Ton grand-père est heureux de
sortir de la maison de retraite et tu ne le vois pas souvent, tu
pourrais faire un effort que ce soit le 24 décembre ou non ?
- Oui mais…
- Comme tu as sûrement du le
constater, ce n’est pas la grande forme pour lui en ce moment,
c’est pourquoi il sera heureux que tu restes avec lui demain.
- Mais je…
- Plus de mais, tu t’occuperas
de ton grand-père demain, point.
Penaud, Samuel retourna dans sa
chambre. Pourquoi lui infligeait-on cela !
Coralie MARTIN
mercredi 23 avril 2014
Le Château sur le Glaçon
Voici une œuvre inachevée et son esquisse, que j'ai réalisé il y quelques mois pour vous. J'espère qu'elle vous plaira.
Je sais que je ne fais plus beaucoup d'article, et j'en suis désolé, mais j'ai des projets plein la tête, sans pour autant avoir beaucoup de temps pour les réaliser.
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